TOTAL : Négociation salaires 2016
La Défense, le 10 décembre 2015
AUSTERITE SALARIALE & CHANTAGE A L’EMPLOI UNE PARODIE de NEGOCIATION !
Les négociations salaires pour 2016 chez TOTAL ont été catastrophiques. Les salariés sont considérés comme une variable d’ajustement devant payer la baisse de rentabilité et le niveau insuffisant de cash pour payer les dividendes aux actionnaires. La Direction annonce d’entrée la couleur : « nous ne supprimons pas d’emplois mais ce sera au prix d’une austérité salariale ». En clair : estimez-vous heureux que la direction de TOTAL vous laisse votre boulot ! Les salariés de la raffinerie La Mède apprécieront….
Malgré des résultats pour le Groupe TOTAL de très bon niveau, la Direction a donc, cette année encore, trouvé plusieurs bonnes raisons pour réduire un peu plus la part réservée aux augmentations de salaires.
En suivant un scénario entièrement écrit d’avance avec la Direction, une OS a fait cavalier seul et a refusé la construction d’un front intersyndical proposée par la CGT.
Cette négociation n’en était donc pas une.
La Direction est restée sourde au mécontentement des salariés qui l’ont exprimé par des actions de grève dans la majorité des établissements industriels, durant toute la journée. Elle est restée sourde aux revendications de la CGT qui permettaient une évolution significative des rémunérations et un réel changement dans la gestion de carrière des OETAM. Elle a préféré se tourner vers ses « accompagnateurs » les plus zélés, toujours prompts à avaliser le moindre recul social.
Pour rappel, les principales revendications de la CGT étaient les suivantes :
- Augmentation de 3,5 % avec un plancher de 100 €
- Prime de 1500 € pour tous
- Prime de quart calculée sur le mini du coefficient 290
- Déplafonnement de la prime d’ancienneté (passage à 21 % pour 21 ans)
- RMAG à 25000 €
- Revalorisation des éléments annexes du salaire pour les salariés
8H30 de réunion pour des Augmentations Garanties ridicules allant de 1,2 à 0,7% !
Résumé des propositions de la direction :
Ouvriers/Employés | Agents de Maitrise | Cadres | |
% Augmentation Générale | 1,2% | 1% | 0,7% |
% masse salariale pour AI | 0,2% | 0,4% | 1,3% |
Ces propositions d’augmentations sont assorties de thématiques diverses servant à "habiller la mariée". Seul point positif : l’évolution du calcul de la prime de quart au 1er janvier 2017. Elle sera alors calculée sur le mini du coefficient 290.
Et pourtant les moyens sont là pour une réelle progression des salaires. Les chiffres parlent d’eux-mêmes. Les résultats sont bons mais d’année en année les augmentations sont de moins en moins importantes. Par contre les dividendes ne font que progresser !
2012 | 2013 | 2014 | 2015 | |
Résultas du Groupe | 12Md€ | 11Md€ | 10Md€ | 10Md€* |
Dividendes versés | 5,1Md€ | 5,3Md€ | 5,4Md€ | 5,5Md€ |
*Estimation compte tenu des tendances sur les trois premiers trimestres
Les résultats globaux du groupe en 2015 seront sans doute au même niveau qu’en 2014. Mais avec d’énormes disparités :
Amont -55% ….Mais : Raffinage Chimie + 250% !!! Marketing Service + 16% !
Malgré le très faible niveau des propositions de la Direction (seule la progression de la prime de quart au 01/01/2017 est positive à nos yeux), une organisation syndicale a annoncé sa signature dès la fin de la réunion.
Mais aucune des trois autres OS (CFE-CGC, CGT, SICTAME) ne s’est déclarée signataire. L’accord est à la signature jusqu’au vendredi 11 décembre 16H. La CGT n’y est clairement pas favorable. La CFE-CGC et le SICTAME consultent leurs adhérents.
Il faut empêcher que l’accord soit validé en l’état. Il faut stopper la spirale qui nous entraine vers toujours plus d’incertitude, toujours plus d’individualisation à la tête du client, point exprimé clairement par la Direction Générale.
Faisons entendre encore plus fort notre refus de l’austérité salariale. Augmentons la pression et empêchons que d’autres organisations ne viennent prêter main forte à la direction dans sa campagne de destruction des repères collectifs.
CERTAINES OS REPONDENT POSITIVEMENT AUX REVENDICATIONS DE LA DIRECTION
La direction de TOTAL, qui a toujours le souci de défendre les intérêts des actionnaires du Groupe a encore posé un certain nombre de revendication sur la table :
- Diminution de la part réservée aux augmentations de salaires (pour la 3e année consécutive)
- Augmentation de l’individualisation et maintient de l’opacité et de l’arbitraire dans l’attribution des augmentations individuelles, des bonus et des promotions.
- Diminution des droits des salariés et de leurs représentants prévue dans la loi Rebsamen (notre entreprise n’y est pas obligée)
- Limitation des embauches en CDI
A toutes ces « revendications », une organisation syndicale répond positivement dès la fin de la réunion. Une autre va sans doute suivre cet exemple et accepter d’entériner des mesures qui ne répondent pas aux besoins des salariés et s’apparentent pour beaucoup à des reculs sociaux ?
Pour la CGT, il faut stopper la spirale qui nous entraine vers toujours plus d’incertitude, toujours plus d’individualisation des rémunérations, « à la tête du client ». Nombre de salariés se sont senti bafoués par cette mascarade de négociation et la nature des « propositions » de la direction. L’amertume des salariés s’est exprimée par des actions de grèves un peu partout sur les sites.
Faisons entendre encore plus fort notre refus de l’austérité salariale. Augmentons la pression et empêchons que des organisations ne viennent systématiquement prêter main forte à la direction dans sa campagne de destruction des repères collectifs.