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Publié par CGT PAULSTRA

⛔️ REGIMES SPECIAUX : STOP AUX EMBROUILLES ⛔️

Depuis des semaines, un nombre d'âneries impressionnant est débité sur les régimes spéciaux, "privilégiés", qui "partent à 52 ans", "coûtent 9 milliards"... Il serait temps de mettre un peu d’ordre dans tout ça.

Alors on a décidé d’y répondre, point par point.

 

1. "Ils partent à 50 ans"

❌Faux

 

50 ans *c'était* l'âge *légal* de départ, en 2017, pour certains métiers pénibles de certains régimes. Mais à cet âge peu ont toutes leurs annuités. Pour la plupart, c'est donc un "droit" factice, assorti d'une grosse décote sur leur retraite...

 

Alors la conséquence, c’est qu’ils·elles ne partent *pas* à 50 ans. En 2017, les agent·e·s des régimes spéciaux qui avaient 50 ans, étaient (très) majoritairement… en train de travailler.

➡️ A la RATP, 91% étaient en emploi, 9% à la retraite

➡️ Dans les industries électriques et gazières (IEG), 97% en emploi

➡️ A la SNCF, 98 % en emploi

➡️ Dans la fonction publique, 100%.

 

Mais continuons : à quel âge partent-ils·elles vraiment alors ? En 2017 (pour les principaux) :

> 56 ans à la RATP

> 57 ans à la SNCF

> 58 ans dans les IEG

 

C’est bien au-dessus de l'âge légal, n’en déplaise à toutes les infox qui circulent. (Et cet âge augmente chaque année depuis 2017 !)

 

C’est moins que l’âge de départ en retraite dans le privé… Mais soyons clair·e·s : dans le privé aussi il y a beaucoup de gens qui arrêtent d'être en emploi vers 57 ans. Simplement ils·elles ne sont pas mis en retraite, mais au chômage, en invalidité ou au RSA.

C'est peut-être ça le problème non ? Et pas des régimes qui anticipent intelligemment les départs précoces ?

 

2. "Oui mais ils touchent 3600€ par mois"

❌Faux

 

Ces chiffres sont des montants :

1) bruts

2) calculés en "équivalent carrière complète".

 

C'est à dire que la Cour des comptes (qui les a calculé) a imaginé que personne n'avait de trou de carrière ou de décote, et on a projeté ces résultats théoriques. Autrement dit, personne ne touche ces montants là, en vrai.

 

Et quand on les rapporte aux "vrais" montants touchés par les retraités, devinez quoi ?

"Oh tiens, les écarts sont plus faibles 🤔"

 

Par ailleurs, ces écarts font abstraction des différences de qualification entre les salarié·e·s : si on était mieux payé pendant sa carrière, on a une meilleure retraite que son voisin… Mais ça n’a rien à voir avec les régimes spéciaux !

 

3. "Ok mais quand même ces avantages coûtent 9 Md€ sur nos impôts"

❌Faux

 

➡️ D'abord parce que ces "avantages" sont avant tout financés par des cotisations, jusqu'à 70% plus élevées.

➡️ Ensuite s'il y a des subventions publiques, c'est simplement parce qu'il y a plus de vieux et de vieilles à prendre en charge ! 

 

Exemple : Il n’y a plus de mineurs en activité dans les mines. Donc pas de cotisations. Donc pour pouvoir payer des retraites aux anciens mineurs, on verse une subvention publique. Normal, non ?

Autre exemple : l'Etat refuse d'embaucher à la SNCF. Donc pas de cotisations supplémentaires. Donc forcément, il faut subventionner le régime.

Et ça partout : quand les régimes sont déficitaires, c'est avant tout un déficit "démographique". Rien à voir avec leurs "avantages" !

Mais bien pratique pour discréditer ces régimes...😓

 

4. "Oui mais quand même, 42 régimes spéciaux !"

❌ Faux 

 

Vous avez déjà entendu le gouvernement vous les lister ? On les met au défi de le faire (Coucou Jean-Paul Delevoye). Tout simplement parce que selon la loi, il y en a... 16!

 

Mais 42, c'est plus facile pour dramatiser vous comprenez...

 

BON ET ALORS OÙ VEUT-ON EN VENIR ?

A reconnaître que oui, il existe des écarts entre certains régimes et le régime général. Mais *beaucoup* plus faibles que ceux que dramatise le gouvernement.

 

Mais avant de parler d'"avantages", est-ce qu’on pourrait parler un peu de la pénibilité de leurs métiers ? de leur travail ?

Parce que dans ces régimes, la péniblité c'est :

➡️ Particules fines

➡️ Amiante

➡️ Travail posté

➡️ Bruit

➡️ Vibrations

➡️ Travail de nuit

➡️ Chaleur

...

 

"Privilèges" 😠

 

On pourrait en parler, de ne pas voir le jour quand on bosse ? De leur espérance de vie en bonne santé ?

Pour celles et ceux que ça intéresse, deux études qui montrent l’ampleur de la pénibilité, en ce qui concerne le travail de nuit :

🌚 https://www.inserm.fr/actualites-et-evenements/actualites/travail-nuit-et-cancer-sein-nouveaux-arguments-en-faveur-lien 

Ou le travail dans les métros :

🚇 https://www.anses.fr/fr/system/files/AIR2011sa0265Ra.pdf

 

Mais allons plus loin : ok il y a des écarts entre les différents régimes.

📉Mais alors quoi : on nivelle tout le monde par le bas ?

📉On aligne sur le moins-disant social ?

Ou bien on réfléchit vraiment à ce qu'on veut comme protection sociale, et on harmonise, mais par le haut ?

 

Et surtout, alors que ces régimes ne représentent que 3% des actifs·ives, pourquoi le gouvernement en fait tout un fromage 🐭?

 

En fait, c’est très clair : 

➡️Parce qu'il a besoin d'un prétexte pour faire passer sa réforme régressive,

➡️Parce que c'est toujours plus facile de gagner en divisant les salarié·e·s,

➡️Et parce qu'il a besoin de détourner le regard d'une réforme qui ne va faire que des perdant·e·s. Pour qu'on ne pose surtout pas la question à laquelle il ne *peut pas* répondre :

 

"Est-ce que je pourrai partir à un âge digne, et avec un montant suffisant ?"

 

Or en gelant les ressources consacrées aux retraites, on sait une chose : on devra partir toujours plus tard, pour des pensions toujours plus faibles.

Public et privé.

 

Quel rapport avec les régimes spéciaux ?

Aucun.

 

Et c'est bien pour ça qu'on sera en grève dès jeudi 😊.

✊🏻✊🏿✊🏼✊🏽

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